Comment retrouver du travail ? Une Niortaise a profité du Carrefour emploi, le 6 juin à L’Acclameur à Niort, où un millier de personnes étaient attendues. Nous l’avons suivie.
Nathalie (prénom d’emprunt) scrute le guide remis à l’accueil. La trentenaire commence à se repérer à L’Acclameur. En ce 6 juin, la salle de spectacle niortaise n’accueille pas un public venu s’évader mais des gens qui cherchent à travailler. Un millier de personnes étaient attendues, selon Michel Lefevre, le dynamique directeur de Carrefour emploi, l’association organisatrice, reconnue d’utilité publique, qui avait réuni une centaine d’exposants.
Nathalie a déjà sélectionné ceux à voir avec de petites croix. « J’ai toujours travaillé dans le secrétariat, dans des maisons de retraite, communautés de communes… Jusqu’à 2022, ça allait. Mais là, c’est difficile car j’ai aussi des problèmes de santé. Je ne peux plus travailler à temps plein et les entreprises ont parfois du mal à le comprendre. »
« Je cherche 20 h par semaine, 25 h maxi »
Son handicap n’est pas visible mais Nathalie est bien reconnue « travailleuse handicapée ». Un handicap, certes, mais une motivation décuplée pour trouver une place. Sa place. « Le travail, c’est tellement important. Cela permet d’avoir une vie sociale, de sortir de chez soi, de se sentir utile ». Et de gagner sa vie car « aujourd’hui, je touche 200 € par mois de prime d’activité. En fait, je vis sur le salaire de mon mari. »
Avec son crayon et son cahier, elle se lance. Premier arrêt sur le stand du Département. Nathalie sort son CV. Quelques offres s’affichent derrière le recruteur. Rien de probant pour elle. « Sinon, vous pouvez aller voir sur notre site. Toutes les offres sont actualisées. » La trentenaire en profite pour glisser qu’elle va mettre un pied au Département en ce mois de juin : « Je vais faire une période d’immersion grâce à ma conseillère Cap emploi. »
En confiance, elle finit par expliquer qu’elle ne cherche pas à temps plein, pour des questions de santé. « Je cherche 20 h par semaine, 25 h maxi. » Pas de problème en théorie car « nous pouvons faire des aménagements de postes ou d’horaires ». Mais l’homme ne le cache pas, « on a beaucoup de postes où il nous faut du 100 % ». Il lui conseille de faire un tour au centre de gestion de la fonction publique territoriale (CDG 79). « Dit vulgairement, c’est comme une agence d’intérim des fonctions publiques. »
« Ça fait du bien d’être considérée plutôt que d’être rejetée direct »
Nathalie connaît déjà. « J’avais postulé pour la formation secrétaire de mairie mais je n’avais pas été prise. Il y avait beaucoup de candidats aussi, et comme je ne cherchais pas un temps plein… », nous glisse-t-elle en aparté. Mais elle retourne voir le CDG 79. L’homme la reconnaît. « Je vais remettre votre CV dans notre “ cévéthèque ” pour vous appeler le cas échéant. » Il conseille à Nathalie d’aller découvrir des postes en attendant. « Une semaine en immersion par exemple, dans une mairie, cela vous remettra dans le bain et en confiance. »
Là voilà envoyée vers France travail pour demander cette immersion en mairie. « Demandez Grégory de ma part ! » Grégory est parti. Mais son collègue en plein déjeuner s’interrompt pour la recevoir. « Je vais vous remettre ce dépliant. Il faudra signer une convention. Aujourd’hui, elle est dématérialisée. » Suivent tout un tas d’explications techniques sur ce document de convention dématérialisé. « Vous êtes aussi inscrite à Cap emploi ? Ah, alors eux, c’est encore en papier… »
Croyant trouver ici un aiguillage rapide en immersion dans la mairie proche de chez elle, Nathalie repart avec un dépliant de plus. « Je vais directement aller voir en mairie ! » Pas démoralisée par les lourdeurs administratives ni cette impression que nous avons de la voir tourner en rond. « Ils ont tous été très gentils et ça fait du bien d’être considérée plutôt que d’être rejetée direct. Il y a de bons points ! »